Croissance et inflation


La croissance est la différence de volume d'activité existant entre deux périodes consécutives. Elle peut être positive ou négative. La période peut être le mois, le trimestre, le semestre ou l'année. L'activité est représentée par un nombre déterminé de diverses quantités, chacune d'elles à un prix pratiqué pendant la période. D'une période à l'autre, le nombre des diverses quantités et des quantités elles-mêmes varient comme il en est des prix. Pour définir le volume d'activité ou la croissance, des deux variables: quantités et prix, il convient de neutraliser la variable prix, ce qui revient donc à comparer des quantités à des prix constants. Cette définition n'intègre pas les échanges extérieurs pour l'instant.

La croissance est donc la différence existant entre la somme d'une série de quantités recensées au cours d'une période et la somme d'une autre série de quantités recensées au cours de la période précédente, les quantités de l'une et l'autre période étant calculées à des prix communs ou constants.

Si l'on écrit : Σ Q1P1 comme étant l'activité d'une première période, Σ Q2P2  comme étant l'activité de la période suivante, et Σ Q2P1, comme étant l'activité de la seconde période aux prix de la première, la différence de volume ou croissance sera obtenue par l'expression mathématique:

Σ Q2P1 - Σ Q1P1

dans laquelle les prix étant constants servent à la mesure des volumes.

Si l'on intègre à présent les échanges extérieurs, il convient de déduire du prix de chacune des quantités recensées la part correspondant au prix (ou prix moyen) du produit importé qui y est incorporée. Si l'on donne le symbole QPi à cette part, la croissance sera obtenue par l'expression suivante:

Σ (Q2P1 - Q2Pi1) - Σ (Q1P1 - Q1Pi1)

Si l'on donne maintenant M1 comme étant le produit, exprimé en unités monétaires, de l'activité de la première période soit:

Σ (Q1P1 - Q1Pi1) = M1

M2 comme étant le produit de l'activité de la deuxième période, soit :

Σ (Q2P2 - Q2Pi2) = M2

et M'2 celui de la seconde période aux prix de la première, soit :

Σ (Q2P1 - Q2Pi1) = M2

on peut écrire que la croissance C est égale à :

C = M'2 - M1

et que son taux est égal à :

                                                             M'2 - M1
                                                         ------------- x  100
                                                                  M1

 

De même, on peut écrire que l'inflation I est égale à :

I = M2 - M'2

et que son taux est égal à :

                                                             M2 - M'2
                                                          ------------- x  100
                                                                  M'2

 

Les instituts statistiques ne pratiquent pas autrement quand ils mesurent les taux de croissance et d'inflation de toute économie nationale.

Le produit M1 de l'activité de la première période correspond à la quantité nette de monnaie qui a servi aux échanges de cette période. De même, le produit M2 de l'activité de la deuxième période correspond à la quantité nette de monnaie utilisée aux échanges de cette seconde période, alors que le produit M'2 correspond à la quantité nette de monnaie "déflatée" utilisée aux échanges de la deuxième période.

La différence de monnaie, soit M2 - M1, qui permet de passer d'une période à l'autre, contient donc la croissance et l'inflation. Trois situations économiques caractéristiques en découlent:

- le cas général   M2 > M'2 > M1, traduisant une économie dans laquelle il y a croissance et inflation,
- le cas inverse où  M2 < M'2 < M1, traduisant une économie dans laquelle il y a récession et déflation, comme les faits observés l'ont jusqu'à présent démontré.
- et le cas théorique où  M'2 > M1 > M2, qui traduit une économie dans laquelle il y a croissance et déflation.

A l'heure actuelle, la pression du libre-échange sur les prix est telle qu'elle peut fournir la démonstration en grandeur nature de ce dernier cas théorique. L’exemple du Japon est en effet remarquable à cet égard, puisque ce pays connaît alternativement depuis une vingtaine d’années l’une et l’autre de ces 3 situations. Le troisième cas présente une situation extrême pleine de dangers car elle ne peut être obtenue qu'au prix de tensions très fortes entre les agents économiques dans le partage du revenu national.

Quoi qu'il en soit, la croissance correspond en définitive globalement à une variation monétaire corrigée de l'inflation, ce qui prouve bien que la masse monétaire ne circule pas dans la sphère réelle comme on pourrait le croire. La croissance est positive si la quantité nette de monnaie "déflatée" injectée dans la sphère réelle est plus grande au cours d'une période que pendant la précédente, et elle est négative dans le cas contraire.

Les conclusions que l'on vient de tirer corroborent celles qui découlent de la loi macro-économique. Ainsi donc, l'activité de production d'un pays se finance comme n'importe quelle activité d'entreprise.

 

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